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Auteur/autrice : @dm1nCHF0

INSTANCE COLLEGIALE DH EN CRISE

Un mauvais départ

Cette instance collégiale a eu des difficultés à naître, comme chacun le sait, vous avez été nombreux à soutenir notre action pour maintenir les comités de sélection.

Le CHFO n’a jamais eu la naïveté de croire que le processus d’accès à ces emplois allait continuer « comme avant » (et c’était loin d’être parfait) ; en effet le décret « emplois supérieurs » n’est pas une réforme cosmétique : ouverture plus large aux contractuels, renforcement du rôle des agences régionales, réduction du rôle des représentants des directeurs, les intentions n’étaient pas cachées.

Le CHFO a fait à ce moment-là le choix de la participation pour veiller au respect des règles adoptées et pour apporter notre contribution à la juste prise en compte des parcours de chacun.

Pourtant en quelques séances, il faut le dire, nous sommes passés du pari d’une “confiance à reconstruire”, à un constat d’une véritable crise de confiance. La perplexité gagne les rangs de l’instance même.

Une sortie de route précoce

Cette crise a éclaté avec la décision du 19 janvier de présélection des candidats pour la direction du Centre hospitalier national d’ophtalmologie des Quinze-vingts. Dès ce moment, il est fait le choix de ne pas respecter un critère de sélection qui n’a pas trait à une qualité des candidats, mais qui édicte une incompatibilité de principe en vue de prévenir des conflits d’intérêts. En effet la règle ancienne qui fait que l’on n’est pas nommé chef dans le ressort territorial où l’on a exercé la tutelle a toujours fait consensus lors des décisions, malgré déjà des essais de déroger au nom du fait que l’on n’exerçait pas tout à fait ou pas exactement la tutelle…Cette règle venait d’être confirmée en étant inscrite dans les lignes directrices de gestion proposées par le CNG et approuvées à l’unanimité du Comité consultatif national.

La décision de s’en affranchir représente sans doute une faute juridique et politique. Ce qui s’est passé en amont éclaire l’intention froide, ce qui se passe depuis n’est qu’un théâtre d’ombres.

Cynisme et Naïveté

En 2020 déjà, avant même l’installation de l’Instance collégiale, le CHFO a formulé un recours contre la décision du CNG de procéder à une nomination sur emploi fonctionnel sans publication du poste. La décision mise en cause a été annulée dès le dépôt du recours, ce qui laisse penser que notre analyse sur le détournement de procédure avait quelque crédit. L’initiative venait de la même agence régionale.

Le chfo tient à le souligner, l’origine de la crise actuelle ne se trouve donc pas au CNG mais c’est sur lui que se cristallisent les contradictions entre les affirmations de modernité et des pratiques d’un autre âge. Il serait naïf de croire que cela n’alimente pas la machine à ressentiment, il faut un grand cynisme pour imaginer que cela n’abaisse pas la loyauté et l’engagement dont le service public hospitalier a pourtant un grand besoin.

Nos propos restent modérés, car ce qui nous est renvoyé par des collègues, c’est plutôt l’expression d’un véritable rejet face à ce qui est qualifié parfois “d’entre soi” et de poursuite d’intérêts particuliers. Bref le sentiment de perte du sens de l’intérêt général gagne du terrain.

Nos propos restent modérés mais notre action est et sera déterminée.  Puisque l’instance collégiale est placée dans l’incapacité d’assumer ses propres règles et respecter les principes généraux du droit, le CHFO le dénonce et le dénoncera à nouveau publiquement et précisément, et il s’engage à utiliser toutes les voies de recours, puisque le quoi qu’il en coûte est devenu le nouveau standard.

En 2021 plus que jamais, les cadres hospitaliers ont besoin d’un CHFO indépendant et clair, pour une restitution de l’intérêt général et une défense du statut CLAIRE ET NETTE.

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D3S : résultats du mouvements 2020-4 Chefs d’établissements

La date limite de remontée des propositions des Agences régionales de santé était fixée au 5 mars 2021, après les shortlists établies en Instance collégiale le 5 février dernier.

Malgré quelques retards dans ces remontées, le CNG a pu nous communiquer les résultats dans les délais.

Consultez les résultats

Pour ce tour de recrutement, 30 emplois étaient proposés, dont 6 emplois donnant accès à l’echeon fonctionnel et 24 autres emplois. Cette fois, ce sont 16 emplois, soit plus de la moitié, qui restent non pourvus à l’issue du mouvement (1/3 la fois précédente). Parmi les 13 candidats retenus, 10 sont D3S,  et 3 sont non fonctionnaires.

La prochaine publication est programmée le 23 mars pour les chefs d’établissements et le 23 avril pour les adjoints. 

Le CHFO est à votre écoute pour vos projets de mobilité : 

    01 47 07 22 34 (permanence)

Fait et Cause pour les Directeurs des soins – Signez la pétition !

En signant la pétition mise en ligne par les syndicats CHFO, SMPS, SYNCASS, UFMICT-CGT et les associations AFDS et ANDEP, il s’agit de soutenir deux demandes simples et claires :

  • le maintien de la présidence de la CSIRMT par le directeur des soins,
  • l’abandon de “l’option” de fusion entre la CME et la CSIRMT, exemple même de la fausse bonne idée de “simplification” qui a semé toute cette zizanie.

Le 9 mars la commission des affaires sociales de l’Assemblée a proposé de rétablir le premier point, contre l’amendement introduit par le Sénat en février. Mais elle maintient la possibilité de fusion, alors il est encore temps de revenir à la raison pour une gouvernance équilibrée.

Tous les cadres hospitaliers doivent exprimer leur solidarité et leur refus de ces improvisations dangereuses, nous porterons votre voix auprès des Députés.

Signez la pétition en ligne

Fait et Cause pour les Directeurs des soins – Communiqué commun des Syndicats et Associations

Une intersyndicale s’est constituée pour expliquer, convaincre et agir afin que soient retirées plusieurs dispositions de la proposition de loi qui mettent en cause le rôle des Directeurs des soins et de la Commission des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques. Les associations de directeurs des soins participent aussi à cette démarche.

Il s’agit en particulier de l’article 6 du projet qui prévoit la possibilité de fusion CME CSIRMT et qui retire la présidence de la CSIRMT au directeur des soins.

Pour le CHFO, ces deux dispositions sont nuisibles et il est encore temps de revenir à la raison.

C’est aussi le sens du communiqué commun : Consulter le communiqué

Comme les pupilles, l’Etat abandonne les D3S de la Protection de l’Enfance

L’ANALYSE DU CHFO

Le projet de loi dit « 4D » (différenciation-décentralisation-déconcentration-décomplexification)  est un ensemble hétéroclite de mesures d’ajustement des compétences et des relations entre l’Etat et les Collectivités locales.

Aucune des interrogations majeures sur la politique de Protection de l’Enfance n’y est traitée, mais deux « dispositions diverses » y sont inscrites : le transfert de la responsabilité des pupilles de l’Etat aux départements et le transfert des directeurs des structures de protection de l’enfance de la FPH vers la fonction publique territoriale. Drôle de parallèle et symbole saisissant !

En novembre 2020, le rapport de la Cour des comptes sur la protection de l’enfance faisait à nouveau le diagnostic des dysfonctionnements, et soulignait : « l’Etat, qui devrait être en mesure de garantir l’égalité de traitement des enfants protégés sur le territoire, n’assure pas ce rôle aujourd’hui » ; le rapport insiste aussi sur les nécessités de coordination intersectorielle (santé, éducation, handicap) pour piloter les actions.

L’absence d’arguments dans l’exposé des motifs du projet de loi a toutes les allures d’un lâchage.

Pourtant la situation actuelle de rattachement à la FPH est le résultat d’une construction qui a ses raisons :  les directeurs se trouvent être les vecteurs et garants d’un fonctionnement d’établissements qui sont au confluent de plusieurs “mondes” : hospitalier, médicosocial, justice, etc. En effet, concourir à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques sociales, médico-sociales et sanitaires au sein de son territoire et favoriser l’intégration de l’établissement dans un tissus social, médico-social et sanitaire permettant une prise en charge globale et coordonnée des personnes accueillies ou accompagnées et de leurs familles, sont les missions du Directeur d’établissement social et médico-social.

Couper ce lien avec le corps des D3S, c’est se couper du vivier des cadres recrutés et formés pour piloter ce type de structures. De notre point de vue, le fait même que les directeurs des établissements de la protection de l’enfance appartiennent à un corps national commun aux directeurs de secteurs social , sanitaire et médico-social constitue un élément fort d’expertise, de partage et d’harmonisation des pratiques managériales sur l’ensemble du territoire national.

Les D3S sont formés pour diriger des ESMS et à assumer les responsabilités qui vont avec (continuité de service, gestion financière, gestion des ressources humaines). Chargés de mettre en œuvre une politique définie dans un cadre national et déclinée dans les territoires, nous avons évidemment une relation de tutelle du département, et le secteur public est à ce titre fortement sollicité. Et, en tant que fonctionnaires gérés par le CNG et du fait de leur statut, ils ont aussi une autonomie professionnelle qui permet de se porter garant de la qualité des prises en charge, ce qui est important pour les usagers. Ils peuvent aussi interpeller l’ARS, le préfet, le procureur. Cela ne sera plus possible si les directeurs des FDE deviennent des agents du département. Si la relation de tutelle et de financement devait conduire à l’intégration dans l’entité tutrice, c’est toute la FPH qu’il faut liquider !

La crise sanitaire a prouvé que la gestion des foyers de l’enfance par des directeurs de la FPH a été salutaire : les directeurs ont mis en œuvre leurs connaissances en santé publique pour se doter en EPI, les Départements ayant assuré l’approvisionnement plus d’un mois et demi après le début de la pandémie…


Résumé de la réunion d’échange du 9 mars 2021

Le ministère a présenté le dispositif de l’article 31 :

Seuls les emplois de directeurs sont transférés dans la fonction publique territoriale. Les établissements restent dans le champ de la FPH pour tous les autres agents, y compris les directeurs adjoints. Ces principes concernent aussi bien les établissements avec ou sans personnalité morale.

L’article 31 pose le principe que ces emplois sont occupés par des fonctionnaires détachés. Ils le sont dans un cadre d’emploi équivalent à leur corps d’origine, ou à défaut sur contrat. Selon l’administration, ce corps comparable relève normalement de la catégorie A+, c’est-à-dire celui d’administrateur territorial, mais il a été exprimé une interrogation sur la capacité des Conseils départementaux à proposer de tels emplois !
L’article 31 prévoit la possibilité de conserver le bénéfice du régime indemnitaire antérieur s’il est plus favorable.
Le transfert emporte la compétence du pouvoir de nomination et d’évaluation au Président du Conseil départemental.
Le transfert doit être effectué dans le délai d’un an après la publication de la loi.
Le CNG a indiqué qu’actuellement un peu moins de 130 D3S exercent dans les établissements de la protection de l’enfance (127 selon le bilan social 2019), dont une grande majorité sont chefs d’établissements.

Les réponses aux questions des organisations syndicales :

S’agissant des directeurs actuellement en poste :

Si un directeur refuse le détachement, aucune disposition spécifique n’est prévue, il dispose du délai d’un an pour organiser sa mobilité.

Le département ne peut refuser le détachement du directeur en poste, il est inscrit de droit dans la loi.

S’agissant des conditions de détachement, hors la notion de « cadre d’emploi équivalent », aucune disposition spécifique non plus. Il faudrait donc se référer aux règles générales du détachement, pour ce qui relève de la durée (périodes de 5 ans maximum), du renouvellement ou non.

Rappelons que le droit à réintégration est difficilement mis en œuvre pour les emplois de directions de la FPH, le retour à l’établissement d’origine est généralement impossible, ce qui impliqueque le cadre gère lui même sa mobilité, avec le risque d’aboutir à la disponibilité d’office.

S’agissant des futurs recrutements :

Pour nos interlocuteurs du ministère, le fait que les emplois transférés soient pourvus par détachement marquent la vocation des D3S à les occuper. Mais il nous a été répondu qu’il ne pourrait être inscrit aucune clause d’exclusivité.

Plus généralement, nous relevons que l’article 31 en réalité n’évoque pas les recrutements futurs, qu’il s’agisse de la procédure ou du cadre d’emploi proposé ! Le cadre d’administrateur territorial n’est pas garanti, les exigences de formation ne sont pas posées. Le risque est fort de voir se tarir le recrutement de D3S sur ces emplois précarisés, alors qu’on évoque par ailleurs le problème d’attractivité.

Et si problème d’attractivité il y a, il concerne l’ensemble de ce corps et doit être traité à ce niveau. Il est significatif que l’administration évoque le statut d’administrateur territorial comme cadre d’accueil, pour rassurer. Cela illustre parfaitement le bien fondé de notre revendication pour l’ensemble des D3S, puisque seuls les DH sont aujourd’hui alignés sur les conditions d’administrateur territorial !

Enfin et surtout sur le sens de cette réforme :

Il a fallu en effet que le CHFO pose la question du sens de cette réforme pour que le ministère s’exprime sur ce point de « détail ».

Il nous a été répondu qu’il s’agissait d’une logique de cohérence des champs d’action quand des compétences sont décentralisées. Il a été fait état d’une demande forte des conseils départementaux pour « avoir la main » sur la nomination et l’évaluation des directeurs. Il a aussi été reconnu que ce n’était pas la seule demande des CD, et que le gouvernement ne souhaitait pas aller plus loin.

En clair, il s’agirait d’un arbitrage déjà rendu par le gouvernement, pour lequel on veut bien nous écouter, après coup.

Et en réponse à nos questions : pas de garantie réelle sur le cadre d’emploi, pas de dispositif en cas de refus de détachement, ni pour la sortie du détachement, pas de visibilité sur les recrutements futurs. Le lâchage est en plus inorganisé…Et enfin, cette mesure ouvre la porte à d’autres lâchages, puisque les intentions existent.

Pour autant, le CHFO va continuer à argumenter maintenant et jusqu’au Parlement pour expliquer l’inconséquence et les incohérences de cette réforme, le CHFO ne lâchera pas pour obtenir toutes les garanties pour les collègues !

 


LE PROJET DANS LE TEXTE

Extrait de l’exposé des motifs du projet de loi :

Article 31 – Rattachement des directeurs des instituts départementaux de l’enfance et de la famille (IDEF) dans la fonction publique territoriale : les IDEF relèvent des départements. Cet article permet le rattachement des directeurs des IDEF à la fonction publique territoriale.

Texte du projet d’article 31 :

Article 31 I. – Par dérogation au 4° de l’article 2 de la loi n° 86-33 du 9 janvier 1986 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique hospitalière, dans un délai d’un an à compter de la date de publication de la présente loi, les fonctionnaires exerçant les fonctions de directeur des établissements visés à l’article L. 315-8 du code de l’action sociale et des familles sont détachés dans les cadres d’emplois équivalents de la fonction publique territoriale dans les conditions prévues par la loi du 26 janvier 1984 susvisée. En cas d’absence de cadre d’emplois équivalent, ils sont détachés sur contrat dans les conditions prévues par la même loi.

Les fonctionnaires concernés conservent, s’ils y ont intérêt, le bénéfice du régime indemnitaire qui leur était applicable.

A compter du 1er janvier 2022, les agents contractuels exerçant la fonction de directeur des établissements mentionné au premier alinéa relèvent de plein droit des conseils départementaux dans les conditions d’emploi qui sont les leurs. Ils conservent, à titre individuel, le bénéfice des stipulations de leur contrat.

II. – L’article L. 315-8 du code de l’action sociale et des familles est ainsi modifié :

1° Au premier alinéa les mots : « après avis du président du conseil départemental, par l’autorité compétente de l’Etat » sont remplacés par les mots : « par le président du conseil départemental » ;

2° Au second alinéa, les mots : « après avis du président du conseil d’administration, par l’autorité compétente de l’Etat » sont remplacés par les mots : « par le président du conseil départemental ».

Gouvernance : on ne renforcera pas la participation des paramédicaux en affaiblissant les directeurs des soins !

En proposant de leur retirer la présidence de la commission des soins, il va à l’encontre des engagements pris de conforter la place des paramédicaux dans la gouvernance hospitalière.

Il y a aujourd’hui urgence à revenir à la raison et à cesser de jouer aux apprentis sorciers.

Si le Sénat commet ainsi une erreur, il faut toutefois en analyser les causes et en préciser les dangers.

Les causes de la cacophonie

Le CHFO a souligné l’incohérence et la confusion générée par la proposition de loi, alors qu’une Ordonnance et des décrets sont en préparation sur les mêmes sujets. Nous l’avons redit lors de la concertation au pas de charge sur cette Ordonnance début février. Nous avons d’ailleurs obtenu que soit abandonné le projet de fusionner les CSIRMT à l’échelle des GHT.

 Si une commission commune médico-soignante, paritaire entre la CMG et la CSIRMT de groupement est possible pour travailler sur le projet médico-soignant partagé du GHT, nous refusons qu’elle puisse être transformée en sous-commission de la CME.

Cette option inscrite dans un projet de décret illustre bien un état d’esprit qui a consisté à se focaliser sur la « médicalisation » de la gouvernance en négligeant la participation des paramédicaux, acteur pourtant majoritaire à l’hôpital.

Vient donc ensuite le débat au Sénat sur la proposition de loi. Le Sénateur Alain Milon, rapporteur sur le texte est très critique sur l’opportunité et le contenu de cette proposition : « La commission regrette qu’en pleine crise sanitaire, sans en tirer les enseignements, le Gouvernement s’en remette à ce texte au contenu disparate, au prisme étroit – principalement ciblé sur l’organisation de l’hôpital public – sans ligne directrice forte et dépourvue de vision stratégique ».

L’article 6 de la proposition ouvre la possibilité de fusionner la commission médicale d’établissement et la commission des soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques. Le rapporteur souligne que cela « présente un risque important d’absorption (et non plus de fusion) de la CSIRMT par la CME ».

Il  aurait été plus cohérent de proposer la suppression de cet article comme le CH-FO l’avait demandé dès l’examen à l’Assemblée Nationale.  Le sénat a maintenu l’option tout en proposant de remplacer le directeur des soins par un Président élu de la Commission de soins !

L’intention est peut-être louable en apparence mais le raisonnement est faussé dès le départ :

Il s’agirait de renforcer la CSIRMT pour mieux la supprimer !!

Les risques d’un amendement non évalué

Autant dans le rapport que dans la discussion au Sénat, les natures différentes de la CME et de la CSIRMT sont reconnues, mais on relève plusieurs erreurs d’appréciation.

Considérer la CSIRMT comme « espace d’expression des intérêts et revendications des corps paramédicaux exerçant à l’hôpital », c’est à la fois méconnaître son rôle,  sa raison d’être  et fracturer l’organisation du dialogue social à l’hôpital avec les représentants du personnel, le CTE, le CHSCT.

De même, instaurer une dyarchie dans l’association des paramédicaux à la gouvernance ne va pas la renforcer mais au contraire l’affaiblir, alors que cette dyarchie n’existe pas pour le corps médical.

Ainsi, pour le CHFO, il ne s’agit nullement de prétendre que la CSIRMT est la « chose » des directeurs des soins qu’on leur volerait, mais bien de s’assurer des conditions de la co-construction équilibrée des décisions sur l’organisation et la coordination des soins entre les paramédicaux.

La CSIRMT est l’instance de tous les paramédicaux. Maintenir à la présidence le coordonnateur Général des soins c’est éviter les décisions en silo, c’est permettre une cohérence au niveau de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique de soins et du projet de soins.

Le CHFO formule six demandes simples :

  • Rétablir la présidence de la CSIRMT par le coordonnateur général des soins
  • Supprimer la possibilité de « fusion » CSIRMT/ CME.
  • Supprimer dans le projet de décret GHT la possibilité de faire de la commission médico-soignante une sous-commission de la CME
  • Evaluer objectivement le rôle actuel des CSIRMT et les évolutions possibles pour une plus grande participation des paramédicaux aux décisions et compenser ainsi les manques du rapport CLARIS.
  • Inscrire dans la loi le rôle du coordonnateur général des soins, comme cela est fait pour le directeur et le président de la commission médicale d’établissement et comme le suggère le rapport du Sénat,
  • Engager rapidement la revalorisation des statuts des cadres de santé et directeurs des soins
    • car la crise d’attractivité actuelle pèse plus sur les établissements que les mécanismes institutionnels.
    • car leur rôle est primordial pour le bon fonctionnement de l’hôpital et des instituts de formation …comme le montre la crise COVID.
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DH : résultats du mouvement 2020-5 pour les emplois fonctionnels et de chefs d’établissements

La publication comportait 24 emplois fonctionnels et 2 emplois de chefs d’établissement non fonctionnels

L’instance collégiale s’est réunie le 19 janvier pour arrêter les listes de candidats présélectionnés. 

Le CNG publie aujourd’hui la liste des candidats retenus  :

Les candidatures aux emplois fonctionnels et de chefs d’établissements publiés le 14 janvier 2021 seront examinées lors de l’instance collégiale du 16 mars 2021.

Le CHFO est à votre écoute pour vos projets de mobilité : 

    01 47 07 22 34 (permanence)
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Pendant la crise, le spectacle de la gouvernance continue

C’était bien le sens de la lettre commune signée le 12 février par le CHFO, le SMPS et le SYNCASS. Le sentiment dominant après deux semaines de concertation éclair, c’est que nous avons évité le pire.

Tout d’abord, tout en participant à chaque séquence et en alertant sur les failles juridiques et risques concrets du projet, nous avons demandé ensemble que la méthode soit revue et les délais assouplis pour une vraie concertation. Ce fut un refus.

Pour le gouvernement il faut donc “cocher cette case” et sortir cette Ordonnance programmée bien avant la crise, et les leçons à en tirer. Il nous a toutefois été concédé que les consultations soient complétées sur les textes réglementaires et instructions post-ordonnance, mais sans changer les équilibres.

Si nous avons évité le pire, c’est bien qu’il a paru possible. Sur la gouvernance, les premières propositions reflétaient une quasi logique de développement séparé entre la CME et le reste de l’hôpital, surinterprétant même les demandes des PCME. Sur les GHT, le projet marquait encore une étape supplémentaire de centralisation, sans résoudre les multiples obstacles juridiques. A chaque étape, nous avons souligné que la co-construction des décisions peut être agile, comme la crise sanitaire l’a montré, et qu’elle se conclut ensuite par la prise de décision et la responsabilité qui en découle. 

A ce stade :

  • le projet officialise le principe de co-décision sur la définition des structures internes et les désignations de leurs responsables. Cela reflète largement l’existant.
  • le projet renforce le rôle de la CME et CMG dans l’élaboration du projet médical mais écarte la notion d’avis conforme qui bloquerait l’institution.
  • le projet ne traite pas de l’implication des autres acteurs de l’hôpital, reproduisant ainsi les défauts du rapport CLARIS
  • pour les GHT, la mutualisation de la GRH médicale se veut centrée sur la statégie et les outils communs, mais la rédaction présente encore de sérieux risques juridiques.
  • l’idée de fusionner les instances à l’échelle du GHT est abandonnée, que ce soit pour les CME, les CSIRMT ou les CTE futurs CSE.

Et ensuite ?

Nul doute que le Conseil d’Etat fera évoluer le projet, tant ses conditions de préparation ont été accrobatiques, avec un résultat qui n’est pas au rendez-vous de la simplification.

L’examen en parallèle de la proposition de loi “Confiance et simplification”, désormais au Sénat, ajoute à la confusion, car elle traite de nombreux sujets communs, ce qui ne devrait pas avoir lieu. On citera la désignation des chefs de service, le rôle des cadres, le projet médical et le projet de soins, la fusion des instances CME et CSIRMT…Le rapport du Sénat dénonce la méthode mais ce n’est pas pour autant que l’horizon est dégagé.

Il ne saurait donc être question de victoire de tel ou tel en la matière.

Le CHFO poursuivra ses interventions, pour la victoire de l’hôpital tout entier. 

Cela nécessite avant tout de vaincre la pénurie en ressources humaines médicales et paramédicales, pénurie qui mine autant la réponse aux besoins que la gouvernance !

(le courrier commun du 12 février 2021)

La transformation de l’organisation hospitalière

Auteur(s) : Rodolphe BOURRET, Jean GUICHETEAU, Philippe JAHAN
 

Après avoir rappelé le contexte général, les auteurs constatent que durant la crise sanitaire du mois de mars 2020 les soignants ont pu organiser la prise en charge des patients en toute autonomie avec le soutien de l’administration. Peut-on pérenniser cette situation après la crise ? Celle-ci peut-elle contribuer à déployer une gestion au plus près du service ?

En savoir plus

Accès à la Hors Classe des directeurs d’hôpital : Le CHFO demande justice pour les jeunes DH !

S’il est un sujet « statutaire » qui irrite chez les corps de Direction, c’est bien l’instauration d’un taux de promotion à la hors classe à compter du tableau d’avancement de grade 2021.

Le CHFO l’a dit et le redit, en plus d’une erreur d’appréciation, c’est une faute « politique » qu’il est encore temps de corriger… si les volontés s’affirment.

Bref Rappel historique

C’est le décret n° 2018- 330 du 03 mai 2018 qui introduit un taux de promotion à la hors classe à l’article 21 du décret statutaire DH, avec effet en 2021.  Fin 2017, le CHFO a été le seul syndicat de directeurs  à voter contre la révision statutaire dans son ensemble, considérant que la balance n’était pas équilibrée, avec cette mesure en forme de coup tordu non concerté et sacrifiant la jeune génération.

C’est seulement le 14 octobre 2020 que le ministère nous consulte sur ses intentions. Nous avons redit toute l’absurdité de la mesure et l’injustice qu’elle produit. Nous avons facilement démonté l’argument de base qu’est l’alignement statutaire sur le corps des administrateurs civils. Le 22 octobre, nous avons saisi le Ministre sur un mode collectif syndical.  La DGOS nous annonce en novembre … un « circulez, il n’y a rien à voir ! » et signe le 7 décembre un courrier aussi expéditif qu’incongru par rapport à l’engagement sans faille de tous les collègues Directeurs.

L’arrêté du 7 janvier 2021 parait le 20 janvier et fixe le taux de promotion à 40% pour l’année.

Des arguments de façade qui ne résistent pas à l’épreuve du Réel

 Si la convergence entre corps comparables est un objectif que se donne l’administration, il doit être mis en œuvre dans la cohérence. Or qu’en est-il dans les faits ?

Pour être proposés à la Hors classe, les DH devaient jusqu’à présent remplir une condition d’ancienneté (6ème échelon et 4 ans de services effectifs) puis une condition de double mobilité.

Pour les Administrateurs civils, seule l’ancienneté conditionne la qualité de promouvable (définie comme pour les DH). Puis s’applique le taux de promotion réglementaire fixé par périodes de 3 ans. Il existe une obligation de mobilité dans la carrière des AC mais elle n’entre pas dans le calcul du taux de promotion.

Pour les administrateurs territoriaux, on retrouve la situation équivalente à celle appliquée jusqu’alors pour les DH : ancienneté et une mobilité de deux ans hors collectivité d’origine.

Les DH deviendraient ainsi les seuls à devoir cumuler 3 conditions !

Que penser des effets de « blocages » sur le niveau de reconnaissance dans l’exercice des missions et responsabilités au sein des établissements de santé ?

Que penser également des effets en termes d’attractivité pour les jeunes et futurs collègues ?

Mesurez les conséquences pratiques du taux de promotion

Pour le tableau d’avancement à la Hors classe, en 2020, 185 DH CN remplissaient la condition d’ancienneté. Parmi eux, 77 réunissaient les conditions de mobilités, et 70 ont été effectivement proposés et inscrits.

Pour cette année, la situation de départ est proche : 183 DH de classe normale remplissent la première condition d’ancienneté et d’échelon. 85 d’entre eux remplissent la seconde condition de mobilité soit 44%, et 75 sont effectivement proposés à la promotion.

Selon l’interprétation DGOS du décret, dont le CNG a fait part, le taux de promotion de 40% va donc s’appliquer sur le nombre de 85, soit un maximum inscriptible de 34.

La comparaison est simple : l’application du statut AC permettrait 74 promotions, l’application du statut AT permettrait 85 promotions !!

Aujourd’hui, le Centre national de gestion nous propose une concertation sur les critères permettant d’écarter du tableau d’avancement 41 des 75 collègues légitimement proposés.

Ce serait donner acte de l’injustice, et tirer des traites sur l’avenir, sans information sur le taux de promotion au-delà de l’année, sans aucune projection ni étude d’impact sur la gestion du corps.

C’est pourquoi nous prenons nos responsabilités en refusant de cautionner de tels critères.

Nous savons les inquiétudes et interrogations sur le tableau d’avancement 2021. Nous pensons qu’une autre issue est possible. Le Conseil Supérieur de la Fonction publique Hospitalière se réunira à de nombreuses reprises en 2021, il ne lui prendra que quelques minutes pour examiner la réécriture de 3 lignes du décret statutaire, à temps pour élaborer le Tableau 2021.

Pour nous l’option est simple, soit l’on reprend la version administrateurs territoriaux, soit l’on reprend la version administrateurs civils : non à la double peine.

La volonté intacte du CHFO à combattre une mesure injuste.

Le CHFO ne se résout pas à sacrifier une génération de DH alors qu’une solution raisonnable est à notre portée. Il va utiliser toutes les voies possibles pour obtenir la révision du décret statutaire dans les meilleurs délais. Il proposera des démarches intersyndicales en ce sens.

Notre syndicat prendra une nouvelle fois toute sa part pour combattre cette mesure inique, méprisante pour les DH, et menaçante pour les autres corps de direction.

Gouvernance, accès aux emplois, revalorisations statutaires, plusieurs fronts sont ouverts malgré la crise sanitaire, et il faut faire face : seul l’engagement syndical fort, équilibré et progressiste permet de contrecarrer !

Chers collègues Directeurs d’hôpital, soutenez nos actions pour une gestion plus apaisée et respectueuse !!!

Votre mail votre réaction, votre avis, votre soutien  à permanence@chfo.org

Le CH-FO défend les Directeurs tant pour ce qu’ils font que pour ce qu’ils sont !

 

 

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