La déclaration des représentants CHFO :
L’épisode de lancement de la campagne de vaccination COVID laisse les responsables hospitaliers amers, voire excédés.
Qu’ils exercent en établissement de santé ou médicosocial, les cadres hospitaliers auraient pu tirer fierté d’avoir contribué, facilité, accéléré une action majeure de santé publique. Mais la succession d’ordres et de contre-ordres alliée à une communication en mode panique, fait que beaucoup de directeurs mais aussi de responsables médicaux nous expriment leur dégoût ou leur colère.
Comment supporter d”être pris sous le feu croisé d’autorités sanitaires ou préfectorales dont les objectifs ne sont pas alignés ? Comment dans ce cadre préserver notre crédibilité vis à vis de nos partenaires en ville ? Comment ensuite admettre les accusations d’avoir surbooké les programmes de vaccination quand dans le même temps les plus hautes autorités annonçaient encore des chiffres exponentiels de vaccinés ?
Les injections contradictoires doivent cesser.
Voilà malheureusement dans quelles conditions de démoralisation nous devons affronter la troisième vague de la pandémie. Le pire n’est jamais certain mais l’expérience et la responsabilité nous font le devoir de le préparer. Il faut faire face avec des équipes fatiguées et sans guère de réserve. Les hôpitaux et les établissements médicosociaux de peuvent se permettre un déficit supplémentaire de bras, aussi, dans ce nouveau contexte, la question de la vaccination des professionnels doit être réexaminée d’urgence. Nous le disons en toute responsabilité, l’Etat doit assurer la protection des soignants, de ceux qui nous défendent face à la maladie depuis un an.
Si nous appelons au devoir de protection, nous rappelons aussi le besoin de reconnaissance des professionnels, et le nécessaire choc d’attractivité.
Sur ce plan, les attentes suscitées par le SEGUR de la santé ne sont pas encore satisfaites. Le choix de diviser et d’exclure de la revalorisation socle une partie des agents de la Fonction publique hospitalière est désormais remis en cause, mais les procrastinations successives pour différer ou restreindre l’issue de ce dossier sont là encore très mal perçues. De plus, elles placent les équipes de direction en grande difficulté du fait des inégalités de traitement et des difficultés de recrutement que ces atermoiements provoquent.
Nous aurons aussi l’occasion de revenir dans ce CCN sur la situation injuste qui est faite au jeunes DH avec l’instauration du taux de promotion d’accès à la hors classe. Même l’argument de convergence des corps comparables ne justifie pas ce traitement qui est tout sauf équitable.
Mais nous souhaitons aujourd’hui insister sur la situation des Directeurs des soins qui est examinée dans la séance d’aujourd’hui.
Dès l’ouverture du SEGUR, le CHFO s’est battu pour que les Directeurs des soins soient inscrits dans le périmètre des négociations. La revalorisation de ce statut est désormais inscrite au protocole. C’est un point de départ mais cela ne garantit pas encore la trajectoire compte tenu des difficultés que nous venons d’évoquer.
Les données qui nous sont présentées aujourd’hui confirment pourtant l’urgence : baisse démographique de 23% en 10 ans, âge d’entrée dans la carrière élevé, emplois non pourvus, y compris parmi les plus importants, régime indemnitaire bloqué pour un grand nombre, faible nombre de candidats au concours. Tous ces points illustrent de la manière la plus aigüe une crise d’attractivité qui touche aussi les autres corps de direction. L’effectif actuel des Directeurs des soins ne permet plus de répondre aux besoins de pilotage et d’évolution des établissements ; c’est pour cela que nous avons longtemps plaidé pour réaliser la cartographie des emplois qui s’engage désormais.
Nous avons bien entendu l’invitation de l’administration à utiliser tous les leviers pour remédier à cette crise, et toutes les pistes méritent examen attentif.
Mais en aucun cas le CHFO n’acceptera que l’on contourne l’obstacle principal qui est celui de la grille de rémunération devenue profondément dissuasive.
Notre revendication est simple : reconnaître les directeurs des soins comme personnels de direction à part entière, reconnaître leur rôle plein et entier dans les équipes de direction et à la tête des instituts de formation.
Une perspective claire doit être annoncée pour ceux qui préparent le concours, et pour faire qu’ils soient rapidement plus nombreux !
Consultez la synthèse CHFO sur les données statistiques 2019 communiquées par le CNG