Le billet du secrétaire général

Philippe GUINARD, secrétaire général du CHFO fait le point de notre actualité professionnelle

La machine gouvernementale se remet donc en place, et avec elle l’ensemble des institutions. Il est en effet surprenant de voir comment cet ensemble s’est trouvé paralysé par le refus d’obstacle au sommet, jusqu’aux commissions de l’Assemblée nationale qui étaient empêchées de se réunir.

Après la course de lenteur, nous risquons d’être confrontés à la gestion précipitée des multiples urgences, puisque ce qui est en retard devient urgent.

Ce sera particulièrement le cas du PLFSS 2025. A l’heure actuelle, le Parlement est seulement saisi du Projet de loi d’approbation des comptes de la sécurité sociale 2023 (cf.infra). Rien n’est encore connu sur une éventuelle LFSS rectificative pour 2024, pourtant indispensable, si l’on en croit les données du comité d’alerte ONDAM.

Le PLFSS 2025 aurait dû être déposé le 1er octobre, selon la loi organique du 14 mars 2022. En attendant la copie, ce qui circule, c’est une floraison d’idées pour faire payer les plus fragiles : réduction de la liste des ALD, extension des franchises aux dispositifs médicaux, allongement du délai de carence, etc.

Trouvons-nous des réponses positives dans le discours de politique générale du premier ministre devant l’Assemblée Nationale ?

Sur la question des choix pour le PLFSS, rien de précis si ce n’est la mise en avant de l’exigence de réduction de la dette, et le choix de la réduction des dépenses comme premier remède.

Le premier ministre a choisi de mettre en avant cinq grands chantiers, la santé venant au second rang avec l’éducation. Il y a donc la conscience que le recul des services publics, à l’opposé de l’attente des citoyens, est une cause profonde des fractures de notre société. Mais passer de la conscience à l’action exige une volonté forte, au-delà des bus de santé ou de la télémédecine.

Pour la santé, les deux défis désignés sont le fonctionnement de l’hôpital et les déserts médicaux. Espérons que pour le premier on ne nous concocte pas une nième réforme de la gouvernance pour éviter d’aborder les sujets de fonds.

Sur les déserts médicaux, « le temps est révolu où l’on avait la crainte de former trop de médecins » ; aussi l’annonce explicite d’une reprise de la croissance des effectifs en formation (11000 internes dès 2025) est un signal fort, y compris à l’encontre des doyens qui mettaient encore récemment cette orientation en cause.

En revanche, le nouveau projet appelé « Hippocrate » semble une fois de plus contourner le sujet d’une vraie régulation à l’installation des médecins. Reste donc la piste d’un nouvel élargissement des compétences infirmières.

Il faut enfin saluer le choix de faire de la santé mentale la grande cause nationale 2025. Cela fait plusieurs années que les associations de patients et de professionnels faisaient le plaidoyer en ce sens. Le label ne résoudra pas nos problèmes mais c’est une occasion de mobilisation pour développer l’éducation à la santé, et cela empêchera de mettre la poussière sous le tapis.

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