En haut de la pile, qu’ils disaient ?
Chacun l’aura compris, après le triple crash électoral, gouvernemental et financier qui a marqué le second semestre 2024, le dossier de la réforme statutaire de nos corps de direction risque fort d’être passé du « haut de pile » au « fond du fossé » pour cette année 2025.
Le caractère inachevé de la réforme de la haute fonction publique n’est pas seulement une conséquence technique d’un aléa politique. Il contredit l’objectif même de cette réforme en terme de simplification, d’ouverture et de fluidité des parcours. A l’inverse, nous ne retrouvons dans une situation où les écarts se creusent entre les versants de la fonction publique, ce qui constitue bel et bien une régression par rapport à la situation antérieure.
Tant que cela n’aura pas bougé, nous demandons aux ministres et à leurs représentants de cesser de prendre la pause sur les photos pour rappeler le caractère essentiel de nos métiers, en piétinant les engagements antérieurs. A défaut, l’état d’esprit des collègues passera vite de l’amertume à la colère.
Passé la phase d’installation du nouveau gouvernement et de ses cabinets, le CHFO a considéré que le silence ne pouvait se prolonger et a demandé à reprendre les échanges avec le ministre de la santé, en charge de la FPH, ce qui a été engagé par un premier rendez-vous le 5 mars avec son cabinet. Sur la transposition de la réforme de la haute fonction publique, les réponses sont d’une consistance minime, entre invocation du contexte budgétaire 2025, et annonce de la reprise des dossiers et du dialogue interministériel. Le CHFO a rappelé les engagements interministériels antérieurs et la décision prise d’une première phase de financement lors de la campagne tarifaire 2024.
Dans la continuité le CHFO a participé à une délégation intersyndicale au ministère de la Fonction publique, avec le SYNCASS-CFDT et l’UFMICT-CGT, le 6 mars 2025.
Nous ne vous réexposons pas ici nos demandes ou argumentations que vous connaissez.
La position des représentants du ministre ont combiné bonnes intentions et impossibilité de réaliser en 2025. Nous avons été invités à nouveau à effectuer le plaidoyer sur la transposition de la réforme de la haute fonction publique, tout en nous signalant que de nombreux dossiers catégoriels sont comme le nôtre restés dans le fossé !
Pour le CHFO, nous avons exprimé notre agacement sur le traitement fait à nos corps et à la FPH en général, puisque nous continuons à voir des décrets de revalorisation statutaire publiés pour des agents et cadres de l’Etat.
Même si nous ne voulons pas perdre une chance de débloquer nos dossiers, la question de la méthode se pose : faut-il répéter le plaidoyer alors que des engagements écrits étaient pris et que le pour et le contre avaient été pesés, y compris au plan budgétaire ? L’argument de la situation financière pèse peu, quand nous savons que nos baisses d’effectifs et nos efforts accrus ont payé plusieurs fois le coût de la réforme.
Nos trois organisations se concertent pour prendre de nouvelles initiatives et vous proposer d’y participer.
Dans l’adversité, restons combatifs !