Les décisions de l’Instance collégiale :
Lors de cette séance, les membres de l’instance ont examiné les candidatures pour les 27 emplois publiés les 2 et 9 juillet 2024 qui avaient recueilli un nombre variable de candidatures, entre 0 et 6.
Au total, 24 personnes se sont portées candidates (l’une s’étant désistée juste avant l’instance collégiale) sur 15 des 27 emplois, dont 17 femmes et 7 hommes : 18 D3S et 6 non-fonctionnaires.
Les décisions de l’instance collégiale donnent en résumé les résultats suivants :
- 13 emplois n’ont eu aucun candidat inscrit, dont 12 n’avaient reçu aucune candidature ,
- 8 emplois ont 1 seul candidat,
- 5 emplois ont 2 candidats,
- 1 emploi a 5 candidats.
L’instance collégiale a adopté les listes courtes pour 14 des 27 emplois ; les listes comptent de 1 à 5 candidats.
L’échéance de communication des choix définitifs est fixée au 17 octobre 2024.
La déclaration liminaire :
Madame la Directrice Générale du CNG,
Mesdames et Messieurs les Membres de l’instance,
Chères et chers collègues,
Après un été chaud et sportif, la rentrée risque de l’être encore davantage…, notamment pour les EHPAD et nos collègues en responsabilité d’assurer leur bon fonctionnement.
Nous sommes tentés de détourner la phrase prononcée en 2002 par Jacques Chirac à propos du climat : « Nos maisons de retraite brûlent et certains regardent ailleurs ».
Il est temps d’ouvrir les yeux. Dans tous les secteurs sanitaires et sociaux, les signaux d’alerte s’allument, entre incendies financiers et sécheresses des ressources humaines. Une crise de confiance dans les modes de régulation par les pouvoirs publics s’accroît.
Personne ne pourra dire qu’il ne savait pas !
La responsabilité collective est engagée ; les chantiers prioritaires doivent être abordés et traités, sans nouveau report ni délai.
Prenons garde que le XXIe siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d’un délaissement de nos aînés au même moment que les générations les plus âgées et les plus fragiles se font de plus en plus nombreuses.
Quelle société sommes-nous si nous négligeons l’accompagnement des personnes les plus fragiles, les « sacrifiant » sur l’autel de l’économie, cette économie que ces mêmes personnes ont contribué à développer et rendre florissante par leur travail ?
Après le délassement estival de certains, quelques illustrations de l’étendue du délaissement pour d’autres…
Au plan budgétaire, « ce sont 85% des EHPAD publics qui sont désormais en déficit, alors que leur gestion était auparavant équilibrée ». Et ce ne sont pas les arguties du projet de décret sur la mise en œuvre des « tarifs différenciés » ou bien encore l’expérimentation de la fusion des sections tarifaires soin et dépendance qui vont permettre de combler le déficit de près de 9 établissements sur 10 à hauteur de 3 000 euros en moyenne par place en 2024 !
La seule réponse efficace à ce stade est le rebasage immédiat des crédits des établissements sur la réalité des dépenses à date, rattrapant tous les sous-financements cumulés depuis de nombreuses années.
Nous estimions à cette date encore être confrontés à un refus d’obstacle des pouvoirs publics, déplorant l’absence de réponse immédiate et le peu de perspectives pour l’avenir.
Autant dire que depuis lors l’horizon ne s’est pas éclairci : les conséquences de l’absence prolongée de pouvoirs publics identifiés sont délétères dans une situation que la FHF qualifiait d’ « urgence » il y a plus d’un mois… !
Au-delà de l’absence d’avancées pour nos secteurs d’exercice et celles et ceux que nous prenons en charge, pas davantage de visibilité pour celles et ceux qui mettent en jeu leur responsabilité au quotidien au sein des établissements médico-sociaux.
Certes moins médiatiques que les annonces euphémisées de fonctionnement dit dégradé de bon nombre de services d’urgence, l’omerta des pouvoirs publics pourtant alertés est le plus souvent de mise pour les EHPAD, de plus en plus nombreux, à être dans l’incapacité – a fortiori en été -de garantir la présence quotidienne de leurs équipes et notamment d’une infirmière…
Mais quid de l’engagement de la responsabilité des directeurs en pareille circonstance ? Quel soutien des autorités dans l’hypothèse d’un contentieux ? Quel engagement des autorités aux côtés des directeurs lorsque la solution du maintien de l’offre passe par des montages financiers hors des clous réglementaires ?
Que dire quand une inspection dit à un directeur de ne pas placer des ASH en faisant fonction d’AS ? Que dire quand les autorités tarifaires demandent à un autre directeur ou au même de ne pas pourvoir tous les postes d’AS pour rester dans les tarifs ? Que dire quand les mêmes autorités demandent d’organiser la VAE des ASH qui pour y prétendre doivent obligatoirement avoir fait fonction d’AS ? … !!!
Réponse : Seul(e), tu décideras, seul(e), tu te défendras, seul(e), tu paieras !
Pas étonnant que les plus jeunes -un temps attirés par nos beaux métiers- soient de plus en plus tentés de faire d’autre choix : la « panne » prolongée des discussions sur l’évolution de notre statut « à réviser » faute d’avoir été intégré à la réforme de la Haute Fonction Publique n’est pas sans effet.
Si les 456 inscriptions au concours D3S 2024 marquent une légère augmentation par rapport aux 435 de 2023, cela reste toujours loin des 626 recensées en 2017 avant la chute de plus de moitié des candidats à partir de 2020.
Tous nos encouragements vont à nouveau aux 186 candidats admissibles (pour 133 postes à pourvoir), après les avoir aidés à gérer le stress de l’attente des résultats reportés d’heure en heure pendant 2 jours.
Ensemble, espérons que la déperdition post-admission soit la plus limitée possible.
Le nombre de candidatures soumises à notre instance du jour est un autre signal récurrent de la crise.
En effet, seuls 60% des 27 postes proposés recueillent des candidatures ; les 3 postes donnant accès à l’échelon fonctionnel ne génèrent pas plus de mobilisation avec 4 candidatures au total sur 2 des 3 postes en question, le troisième n’en enregistrant aucune…
A noter également que sur les 25 postulants, près d’un quart sont des non-fonctionnaires (soit 6 candidats).
Peu de signaux donc en faveur d’un regain d’attractivité de notre corps pour lequel nous ne pouvons que rappeler l’urgence à ce que reprennent sans délai, ni condition, les discussions relatives à sa revalorisation statutaire et sa juste reconnaissance au sein de la Haute Fonction Publique.
Nous continuons à soutenir que nous exerçons un beau métier, et dans le contexte, il exige de nous d’être non seulement des gestionnaires, mais d’authentiques militants de la cause de nos établissements et usagers, pour qu’enfin, on passe des belles paroles aux actes.
LE SERVICE PUBLIC A UNE HISTOIRE, DONNONS-LUI UN AVENIR