Les territoires ultramarins connaissent les indicateurs sociaux et économiques les plus dégradés : chômage, PIB par habitant, insécurité, espérance de vie… Les indicateurs de santé publique sont également détériorés : surmortalité infantile, maladies infectieuses, diabète, obésité… Enfin, les études épidémiologiques menées sur le chlordécone ou encore les algues sargasses témoignent de risques environnementaux particuliers.
Dans son rapport de 2014, « la santé dans les Outre-mer, une responsabilité de la République » la Cour des Comptes alertait sur « les systèmes de santé (qui) apparaissent à la peine, au risque de compromettre l’égalité des chances ». C’est dans ce contexte, auquel s’ajoutent les difficultés rencontrées sur le reste du territoire, qu’exercent 111 de nos collègues cadres de direction.
L’État doit accompagner dignement nos concitoyens ultramarins avec des crédits budgétaires pérennes en proportion au moins identique à ceux de l’Hexagone. La Cour des Comptes dans le même rapport indiquait que « la part des DOM dans le volet hospitalier de l’ONDAM national demeure très inférieure (1.2%) au poids de leur population (3.2%) ».
Les établissements de santé ultramarins aspirent à un juste financement prenant en compte leurs réalités !
Lors de la précédente mandature, le CHFO a régulièrement pris position en soutien des collègues exerçant dans les hôpitaux ultra marins et a accompagné nombre d’entre eux.
Pour sortir de ces difficultés majeures, le CHFO revendique :
- Un cadre général de financement compatible à la réalité des établissements en outre-mer pour répondre aux enjeux de santé et donner de la visibilité aux équipes de direction, en ajustant par exemple le dispositif des coefficients correcteurs géographiques ;
- Une ingénierie de fixation des objectifs d’efficience pour faire cesser les plans de retour à l’équilibres inapplicables et inappliqués ;
- Une systématisation lors des changements de direction générale de l’offre institutionnelle de diagnostic médico-économique, d’analyse du niveau de maturité organisationnelle, du contexte social et des enjeux de santé publique ;
- Un soutien fort aux équipes de direction lorsqu’elles ont à gérer des crises sociales ou sanitaires ;
- Le respect des engagements pris pour les territoires ultras marins :
- Le CNG doit respecter les dispositions édictées dans son contrat d’objectifs et de performance 2017-2019, et notamment « élaborer des actions d’accompagnement (au départ et au retour) » qui identifiait un processus spécifique pour l’outre-mer ;
- La Stratégie Nationale de Santé 2018-2022 prévoyait des dispositifs spécifiques d’accompagnement, surtout dans l’optique de favoriser l’attractivité des emplois dans les DOM COM :
- L’extension de l’indemnité de sujétion géographique à tous les territoires ultra-marins,
- La réévaluation de la prise en charge des frais de changement de résidence (nos collègues voient leur indemnité forfaitaire rabotée de 20%…),
- La prise en compte des tensions immobilières au niveau de l’indemnité compensatrice de logement ;
- La mise en œuvre opérationnelle pour les corps de direction d’un dispositif de congés bonifiés afin de préserver les liens avec leurs centres d’intérêt matériels et moraux ;
- Un réel dialogue de gestion avec les ARS afin de faciliter pour les chefs d’établissements le renforcement des équipes de direction au regard de la complexité de l’exercice ;
- Une prise charge des frais afférents aux déplacements du directeur lorsque ce dernier postule sur un poste hors de son territoire d’affectation ainsi que l’attribution d’autorisations d’absence exceptionnelles ;
- Des garanties statutaires sur un poste de niveau au moins équivalent au retour dès lors que le directeur affecté sur un territoire en outre-mer a exercé au moins 4 ans.