FACT-CHECKING

Si la première session de la nouvelle Assemblée nationale s'est focalisée sur la sortie de l'état d'urgence et le pouvoir d'achat, la question de la crise de l'hôpital a cependant été présente.

Le 25 juillet dernier, lors des débats à l’Assemblée Nationale sur la Loi de finances rectificative 2022, le Ministre des finances déclarait : « il n’y a pas de problème de trésorerie dans les hôpitaux publics français » !

En moyenne ?

La publication récente du rapport annuel de l’Observatoire des délais de paiement pour 2021 lui donne raison en moyenne (54,5j en 2021, pour un délai réglementaire à 50j).

Ce chiffre ne doit pas masquer la réalité d’un nombre croissant de collègues en établissements qui sont coincés entre le marteau (exigences normatives, demande des MOA…) et l’enclume (les fournisseurs qui menacent d’intérêts moratoires, refus de livraisons…).

Le dernier décile des EPS entre 20 et 70M€ de recette est à 114j avant le COVID.

Sur le terrain

Tel DAF d’un CH de PACA nous déclare : « en 2021, je payais à 180j en moyenne et n’était pourtant pas le dernier de la classe dans la région… j’étais suivi attentivement par le COREVAT copiloté par l’ARS et la DRFIP qui me perfusait en aide en trésorerie… avec un plan de trésorerie ne me donnant une visibilité sur le paiement des salaires à 3 mois uniquement… Finalement je payais plus vite les gros fournisseurs et laissais mourir les petits fournisseurs locaux qui n’avait pas de moyens de rétorsion ».

Quelle tendance ?

La légère amélioration des DGP est liée à la période COVID (sécurisation des recettes par la garantie de financement et part importante des investissements financés par les enveloppes du quotidien ou le Ségur).

En outre, l’analyse n’est pas reliée avec l’observation des encours de ligne de trésorerie et de leur évolution.

Qu’adviendra-t-il de la réalité des collègues et leur DGP lorsqu’il faudra absorber les revalorisations Ségur et le dégel du point d’indice ? Tout cela sera dans les tarifs des GHS qui sont d’une part une boite noire et d’autre part décorrélés de l’étude réelle des coûts de production ENC ? Eh oui, la T2A existera belle bien début 2023 malgré les engagements de réforme.

S’agissant des établissements des DOM-COM, exclus des statistiques nationales, le rapport de l’IEDOM point une moyenne à 64.8j (99j pour la Guadeloupe) et un dernier décile à 155j pour ces établissements qui cumulent les difficultés.

Mauvais diagnostics, mauvais remèdes…

Après le mépris d’un parlementaire, nous avons désormais un Ministre qui nie la réalité d’un nombre importants d’EPS et d’entreprises des territoires concernés.

  • Et des moyens lisibles pour l’hôpital public ?
  • Et le respect pour ses fonctionnaires qui naviguent en mer agitée depuis de trop nombreuses années ?

Le CHFO c’est la défense du service public et des cadres de direction sur tout le territoire national au-delà des moyennes !

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