Vous trouverez ci-après la déclaration des représentants du CHFO.
La déclaration liminaire des représentants CHFO :
Le travail de l’Instance collégiale pour contribuer au recrutement sur des emplois à haute responsabilité ne peut rester étranger au contexte dans lequel s’exerce le pilotage des établissements de santé.
Ce qui prime aujourd’hui encore c’est la crise sanitaire et les tensions multiples qu’elle génère.
Ce qui inquiète, c’est la perception d’une coupure entre les préoccupations des professionnels et celles des dirigeants du pays. Certes même s’ils tiennent la distance, les professionnels sont rincés par la succession des épreuves. Cela pourrait rendre irritable ou insensible mais cela n’empêche pas de réfléchir et de se projeter.
La nécessaire relance du service public hospitalier
Ce qui pointe c’est la crainte d’une grave dépression sur les ressources humaines hospitalières. La relance de l’activité du secteur marchand est une priorité des pouvoirs publics ; mais la relance du service public hospitalier va être un défi d’ampleur : le décrochage vis-à-vis du secteur privé se creuse dans la nouvelle phase de la crise, les vocations pour l’hôpital semblent se tarir, avec un risque restructurant qui réjouira les éternels cost-killers à l’affût des opportunités. Il faut une traduction concrète des annonces du SEGUR, une traduction consistante et large, loin des corporatismes étriqués, mais à la hauteur des attentes de nos équipes qui entendent chaque semaine les annonces à coups de milliards du ministre de l’économie.
La crise ne doit pas devenir la norme
Mais pour assurer la relance du service public hospitalier, la crise ne doit pas devenir la norme, et ce qui est admis en gestion de crise ne sera pas toléré dans la durée. Il y a chez nos collègues la vague impression que l’on profite du fait qu’ils ont le dos tourné… C’est une perception inquiétante, car les établissements ont besoin de pilotes engagés, et confiants, et non d’exécutants à la merci des humeurs changeantes d’une tutelle, voire des conflits entre tutelles.
Les soubresauts connus par cette instance collégiale font partie de ce paysage de crise dont il faut sortir. Ils illustrent cette impression des coups en douce pendant qu’on est occupé.
Aujourd’hui, nous souhaitons la bienvenue aux nouveaux membres au sein de cette instance même si leur arrivée se situe dans le sillage d’effets pas si secondaires, et dont la récurrence n’est ni exclue ni souhaitée…
Un mauvais signal de plus
Les personnalités sollicitées pour participer aux travaux ont assez d’expérience pour entendre que le nouveau format donné à l’instance collégiale n’est pas pour nous un signal positif. Après avoir choisi de placer les représentants des directeurs à un rang consultatif, il a donc été décidé de modifier le nombre de membres délibératifs. A chaque étape, on semble vouloir économiser sur le dialogue social et renoncer un peu plus à la co-construction des décisions.
Nos craintes ne sont donc pas effacées sur la contagiosité du variant parisien surgi au mois de janvier ; nous avons dû décider une injection de contentieux, et nous ferons le nécessaire pour éviter un cluster. Si besoin, nous disposons des doses nécessaires pour les rappels, mais nous aspirons évidemment à des travaux plus constructifs.
Jamais notre présence ne servira à cautionner des entorses aux valeurs et principes d’équité et d’impartialité qui doivent régir l’accès aux emplois. Nous ne cautionnons pas, mais nous ne renonçons pas.